mardi 1 décembre 2015

Eté 2015

Nuit Noire + Aluk Todolo + Worhs le 23/7/2015: quand le black-metal underground fait le buzz dans la cave du Buzz...

George Clinton le 29/7/2015 au Trianon: complet probablement à cause de la superbe affiche qui annonçait le concert...ou pas (j'y étais pas mais les visuels valent le post).

Iceage + Ceremony le 17/8/2015 au Batofar: c'est pas aux vieux singes qu'on apprend à faire la grimace, mais les jeunes qui singent les vieux me font grimacer... D'ailleurs yavait même pas d'affiche, ça aurait du me mettre la puce à l'oreille (enfin si y'en avait une mais quand même).


The Melvins + Big Business le 19/9/2015 au Bataclan: merci Cha Live Art Factory, et le Bataclan... Z'auriez quand même pu faire un effort sur le visuel...

Rayon ratage: Clinton donc, Rosetta (gratos) le 15/8, The Sword le 12/9, Hangman's Chair (release) le 23/9, Counterparts le 25/9.

mercredi 9 septembre 2015

- BRANT BJORK AND THE BROS + LOADING DATA @ Glaz’Art (PARIS) 19/11/2008


Après John Garcia et HERMANO c'est au tour d'un autre ex-KYUSS, à savoir BRANT BJORK, de visiter notre belle capitale. Lui aussi membre fondateur du groupe « stoner » culte par excellence, il abandonne son poste de batteur à tout juste 20 ans, avant la sortie de « …and the circus leaves town » prétextant qu'il ne s'y amuse plus assez… et craignant surtout de ne pas survivre au rythme de vie plus que rock'n'roll auquel il était soumis au sein de la formation.

Ce soir pour son passage au Glaz'art, il est accompagné de ses BROS, son dernier groupe en date, après avoir été batteur (entre autres) de FU MANCHU, et sorti un certain nombre de disques sous son nom, en solo ou accompagné (CHE, BB AND THE OPERATORS, etc…)



En ouverture, LOADING DATA (qui ouvrait pour HERMANO l'an dernier au Nouveau Casino), nous propose sa relecture du style à l'honneur ce soir : stoner à la KYUSS, robotic à la EAGLES OF DEATH METAL, groovy-psyche à la BRANT BJORK, plus popisant à la QOTSA, flirtant même parfois avec la noise mécanique de HELMET. Les influences sont donc nombreuses et pointues mais totalement digérées, et le power trio est extrêmement convaincant ce soir sur la scène du Glaz'art.



Mené par un excellent chanteur-guitariste admirablement soutenu par une section rythmique à l'efficacité redoutable, LOADING DATA déroule un set irréprochable. Les morceaux sont hyper efficaces, portés par un chant vraiment maîtrisé et assez Elvisien ou CRAMPesque, références qui sautent aussi aux yeux en raison de la pilosité et du t-shirt du principal préposé au micro. Jouissant d'un son excellent, le trio surprend et convainc, et dans la bonne humeur s'il-vous-plaît. La scène « stoner » française est définitivement bien vivace, et les Parisiens pourraient bien en devenir le fer de lance, avec la sortie à venir de leur nouvel album, « Rodeo Ghettoblaster », pour avril 2009… à suivre donc, et de très près !!!



C'est ensuite au tour de notre punk du désert préféré d'investir la scène, entouré de ses nouveaux ( ?) BROS. En effet, le second guitariste et le batteur (qui n'est pas Alfredo Hernandez, par ailleurs successeur de Brant au sein de KYUSS) n'ont pas l'air bien vieux, et il semble que seul le bassiste fasse partie de la formation originelle. BRANT BJORK n'a pas pris une ride depuis les photos promos de KYUSS, et il arbore un sourire halluciné qui ne quittera pas son visage de tout le concert.



Content d'être là, et probablement passablement enfumé (impression confirmée par la suite, merci L.) le jeune parrain du stoner nous balance sa coolitude et sa musique en toute décontraction : à la base rock'n'roll et bluesy, lui et ses BROS l'agrémentent de multiples influences plus ou moins exotiques, allant du funk au psyché, en passant par le dub, titillant même une certaine idée de la soul ou du punk (dans l'esprit en tout cas).



Au final, c'est groovy et catchy, rythmé et efficace, simple et chaleureux… le public ne s'y trompe pas et offre une ovation à chacun des BROS que Brant lui présente. Le plaisir est visiblement partagé, la coolitude est totale, le groupe n'hésitant pas à partir dans des jams sessions à rallonge envoutantes et hypnotiques.



L'ambiance est presque californienne, ou en tout cas indéniablement west-coast au cours de cette presque 1h30 de concert… et on se prend à rêver d'assister un jour aux Desert Sessions chères à Josh Homme (encore un ex-KYUSS)…pourquoi pas dans un Glaz'art en mode « soirée plage »?

- HERMANO + RESCUE RANGERS + DIE ON MONDAY @ Le Trabendo (PARIS) 7/11/2008

http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=REPORT&id_news=267


Tout fan de KYUSS digne de ce nom reste un minimum au fait de l'actualité des formations que ce groupe culte trop tôt disparu aura engendrées… en tout cas de celles (de formations) dans lesquelles on retrouve ses figures les plus emblématiques et surtout fondatrices, à savoir Josh Homme et John Garcia, respectivement guitariste et chanteur.

Si le premier connaît la large reconnaissance qu'on sait avec son QUEENS OF THE STONE AGE, le parcours du second se révèle un poil plus complexe : SLO BURN, UNIDA, puis HERMANO, John Garcia aura traîné son micro dans pas moins de 3 formations, certes toutes reconnues sur la « scène » stoner/desert-rock, mais à mille lieues du centième du succès rencontré par son roux ex-comparse.

Alors forcément, après avoir vu et revu QOTSA dans des conditions plus ou moins agréables, mais rarement intimistes, le fan de KYUSS normalement constitué file au Trabendo (après avoir consécutivement zappé la Péniche Alternation et le Nouveau Casino, honte sur lui !!!) en ce vendredi soir pour témoigner son respect et sa reconnaissance à LA voix emblématique du stoner, Mister John Garcia himself, qui se produit dans notre belle capitale avec (et c'en serait presque accessoire) avec HERMANO, super-groupe constitué d'ex-plein d'autres groupes, qui sévit depuis maintenant 3 albums studios (et un live).



Ce soir, la lourde tâche d'ouvrir les hostilités échoue à DIE ON MONDAY, groupe parisien au sein duquel on reconnaît le batteur de feu COMITY, toujours derrière les fûts mais dans un style bien différent.

« Vous êtes là pour écouter du rock'n'roll à l'ancienne, on va vous en donner !!! » annonce le chanteur chapoté devant une audience encore clairsemée. Au moins les choses sont claires, et on n'est pas trompés sur la marchandise : le quatuor balance son rock'n'roll plombé avec une certaine aisance, le bassiste se permettant même de descendre jouer dans la fosse, certes pas encore surpeuplée. DIE ON MONDAY nous propose donc une mise en bouche plus qu'honnête et plutôt bien exécutée par des musiciens, et un chanteur, affutés et convaincants.

En guise d'entrée, pour filer la métaphore culinaire, c'est le trio marseillais RESCUE RANGERS qui nous refait le coup du rock'n'roll à l'ancienne, tirant cela dit vers un stoner-doomisant de bon aloi. Probablement galvanisé par le fait d'ouvrir pour HERMANO sur leurs dates françaises, le trio fait plaisir à voir. La section rythmique est totalement lâchée, le bassiste finissant même un morceau à genoux, la sangle de son instrument l'ayant traitreusement laché. Le point d'orgue de la prestation des Marseillais restera cependant ce long morceau aux saveurs nettement plus psychés, avec l'apparition (surprenante) sur scène d'un joueur de didjeridoo, morceau au cours duquel le chanteur-guitariste de citer Ozzy Osbourne en reprenant les paroles du « War Pigs » de BLACK SABBATH, pour un arrière-goût définitivement doomisant.

On ne savait pas la scène « stoner » hexagonale si riche, ce style n'ayant pas acquis la hypitude d'autres, mais force est de constater qu'elle s'étoffe et il y a fort à parier que les mois à venir nous réservent de bonne surprises (message aux copains de STEAMBOLT qui ne me liront pas).



En attendant ces jours heureux, le plat de résistance + fromage ET dessert, ce sont les Ricains de HERMANO et la salle du Trabendo s'est remplie malgré le prix des places. Garcia a perdu sa silhouette de jeune homme depuis bien longtemps et sa nouvelle coupe de cheveux le fait plus que jamais ressembler au père de famille qu'il est devenu. Du côté des musiciens, le batteur arbore un jersey de basket de l'université du Kentucky, le bassiste, Dandy Brown, est toujours chauve et gaucher, et Dave Angstrom le plus roux, et le plus excité, des deux guitaristes semble pressé d'en découdre.



HERMANO entre directement dans le vif du sujet avec un tonitruant « Cowboys Suck », morceau d'ouverture de leur avant-dernier album, qui annonce un show à haute teneur en énergie. Angstrom est effectivement totalement surexcité (comme à son habitude paraît-il) : il perd son médiator tous les trois accords et finit les morceaux en malmenant ses cordes à doigts nus, et la section rythmique bétonne derrière, offrant à Garcia un support qui lui permet de s'exprimer au mieux. D'ailleurs il jubile littéralement, visiblement ravi de l'effet de la musique de son groupe sur un public déjà en ébullition. Le quintet déroule un set excellent, Angstrom multipliant gesticulations et poses de hard-rockeur, sans pour autant perdre en efficacité tant sur les nouveaux brulôts comme « Kentucky » que sur les déjà classiques morceaux de « Only A Suggestion » ou « Dare I Say » (« My Boy » en tête). Garcia impressionne dans le rôle du frontman habité mais serein, captant l'attention d'un public hypnotisé et totalement acquis à sa cause.



Le groupe se retire après avoir balancé une quinzaine de morceaux, pour revenir peu de temps après pour un rappel inauguré par un « Life » entêtant qui débouchera sur le « Thumb » des regrettés KYUSS (pour le plus grand plaisir du public), morceau qui finira lui-même sur « Green Machine », pour une sorte de medley kyussien déploré par (un) certain(s) puriste(s), avant que le concert s'achève sur « Landetta », exhumé de « Only A Suggestion ».



Au total, les Américains auront joué une vingtaine de titres à un public complètement conquis, le tout servi par un son de qualité dans une salle très agréable (malgré un tarif d'entrée quasi prohibitif)… KYUSS ça devait quand même être quelque chose… d'ailleurs ya pas BRANT BJORK et les siens de hermanos bientôt ?

- (THE) MELVINS + BIG BUSINESS + (MEN OF) PORN le jeudi 11/09 @ L'Elysée Montmartre (PARIS)

http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=REPORT&id_news=254


Un peu plus d'un an après avoir proposé cette même affiche à la Maroquinerie, Love8 Spectacles remet ça, mais cette fois à l'Elysée Montmartre, salle aussi mythique (pour son histoire) que décriée (pour sa sonorisation) et ce soir en configuration "club". Il semble que les MELVINS, désormais quatuor, ne se séparent plus de leur moitié (à savoir le duo BIG BUSINESS) à qui ils font assurer toutes leurs premières parties, tout en permettant à leur roadie (?) Tim Moss de chauffer la salle (et Dale Crover) en faisant mumuse avec son PORN, ou MEN OF PORN sur disque.



C'est donc PORN qui ouvre, dans une formation différente de celle du concert à la Maroquinerie, toujours différente de celle présente sur leurs disques. Billy Anderson producteur estimé pour ne pas dire culte et accessoirement bassiste de la formation est encore une fois absent. Qu'à celà ne tienne, Tim Moss à la guitare et aux machines, et Dale Crover à la batterie (est-il utile de le préciser?) se sont cette fois adjoint les services, non pas d'un bassiste comme à la Maroq, mais de DEUX musiciens supplémentaires: un jeune accroupi, qui plutôt que de jouer de la basse comme le bon sens le suggérerait, préfère bidouiller, osciller, et bruiter à l'aide de pédales et autres ustensils...et le désomais inamovible Coady Willis, batteur de BIG BUSINESS.

Une formation atypique donc, au centre de laquelle trône le duo de batteurs siamois Willis-Crover, pour une musique pas courante: encore moins "rock" que lors de sa dernière prestation parisienne, PORN nous envoit deux longs morceaux pour un peu moins de 30 minutes de set... moins de riffs, mais plus de sons... pas de final à base de bulles de savon, mais une démonstration de double batterie sur des plages d'oscillations, de feedbacks, de drones et de bruitages. Une mise en bouche expérimentale, fascinante (ou au choix intrigante/chiante/divertissante/amusante/intéressante?) et surtout lourde, qui permettra aux deux impressionnants batteurs gantés de la soirée de se dégourdir les membres.



Sans bulles de savon donc, ni plus de transition, BIG BUSINESS le groupe fagocité par THE MELVINS depuis maintenant DEUX albums (on mesure la performance puisque la bande à Buzzo n'aura jamais conservé aussi longtemps le même bassiste), monte sur la (très) grande et (trop) haute scène: ça change de la Maroquinerie et le duo basse-batterie semble presque perdu tout là-haut sur sa montagne. Jared, qui présente le groupe en chuchotant et en appelant au silence, ne porte plus ses macarons de Princesse Leila, ni sa toge, mais continue les expérimentations capillaires puisqu'il arbore une pseudo tonsure du plus vilain effet. Quant à Coady, il enchaîne mine de rien son second set de la soirée derrière son kit de batterie. Les premières minutes font craindre le pire: en plus de sembler perdu sur l'immense scène, BIG BUSINESS sonne noyé dans les effets, et du coup un poil brouillon et empressé... et puis finalement la sauce prend, et on reste coit devant la capacité du duo à si bien remplir l'espace sonore. Duo qui passe en trio avec l'arrivée de Dale Crover à la guitare (qui du coup balance son deuxième set de la soirée lui aussi: Coady - Dale, 1 partout, balle au centre), sans que la dynamique du groupe en pâtisse le moins du monde. ll faut dire que BIG BUSINESS est régulièrement épaulé par des guitaristes invités sur ses deux disques... la conséquence? Un son encore plus dense et volumineux qui finira par convaincre les sceptiques.



Selon toute vraisemblance (et si l'on se réfère au dernier concert parisien), le trio devrait muter avec l'arrivée de King Buzzo sur scène, pour donner naissance à THE MELVINS dernière mouture, avec le passage de Dale Crover derrière son titanesque kit de batterie, à la gauche de Coady Willis... mais il n'en sera rien: BIG BUSINESS (à trois) se retire après avoir fini son affaire, puis revient accompagné de Buzz Osborne, aka King Buzzo, aka Tahiti Bob en toge, avec une guitare en alu, un poil d'embonpoint et une touffe grisonante. Le dit Buzz est d'ailleurs en grande forme ce soir, tout comme ses acolytes, pourtant moins frais du fait des sets successifs qu'ils ont enchaînés, et nous laisse à voir et à entendre du grand MELVINS dernière génération. L'heure et quart de set est essentiellement axée sur les deux derniers disques, et à peine agrémentée de deux ou trois "vieilleries" parmis lesquelles les plus vieux fans reconnaitront "Boris" (aucune setlist scotchée sur scène ce soir, difficile donc d'établir le listing des titres joués)... la prestation est truffée de hits, et très dynamique avec les batterie siamoises en attraction centrale. Jared Warren (qui s'enturbane le crâne) et Buzz (qui s'agite et transpire à grosses gouttes) se partagent les parties vocales principales, épaulés par deux batteurs gantés d'une synchronisation époustouflante. On est d'ailleurs loin de la linéarité d'un KYLESA dans lequel les deux cogneurs se contentent plus ou moins de jouer à l'unisson. Dans toute leur splendide bizarrerie, le quatuor nous gratifie d'une relecture du "Star Spangled Banner" a capella (9/11 oblige???) pour finalement terminer le concert sur une fin en queue de poisson. Du lard ou du cochon? C'est en tout cas du MELVINS pur porc, à n'en point douter... et du meilleur (reprenez-en). Buzz lui-même, avant de remonter dans le tour-bus, nous confirmait s'être beaucoup amusé, "au moins autant que la dernière" fois. Tant mieux, car le sentiment est partagé...

Note pour Love8: un Bataclan la prochaine fois?

- THE LOCUST + WARSAW WAS RAW + SONIC BOOM 6 + MAP @ LA MAROQUINERIE (PARIS, 3 SEPTEMBRE 2008)

http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=REPORT&id_news=253


Belle initiative que celle de la Maroquinerie, productrice de la soirée (en collaboration avec Noise Mag semble-t-il), qui ajoute au plateau de tournée initialement prévu The Locust + Warsaw Was Raw, rien de moins que 2 autres groupes de passage par chez nous, pour une affiche « punk-rock » au sens large du terme.



Ce soir, c'est donc MAP (pour Mort Aux Pourris, rien que ça) qui ouvre avec son punk à roulettes chanté dans la langue de Molière, puisque le quintet nous vient du Québec pour sa tournée d'adieu. Visiblement contents d'être là, les petits gars balancent leur set avec un enthousiasme étonnant compte-tenu de l'audience encore très clairsemée dans la salle. Les Québécois n'ont pas grand-chose à raconter de nouveau : la formule est connue, 2 guitares, une basse et une batterie, tout de même accompagnées d'un saxophone. Ça va vite, ça joue plutôt bien et tout le monde pousse la chansonnette ce qui dans l'absolu est une bonne chose… sauf que là, tout est chanté en français, et c'est là que le bât blesse, car à moins d'être resté fan des PARABELLUM, MOLODOI, et autres mythes du punk anar à la française (années lycée, Doc Martens coquées, cheveux bleus, nostalgie, violons…), ça passe moyen. Après c'est une question de goût, et force est de constater que MAP (+1 pour l'anagramme) maîtrise incontestablement son sujet, ce qui est bien le principal.



Après le punk mélo contestataire à la québécoise, c'est au tour de SONIC BOOM 6, autre quintet d'obédience punk, mais cette fois « from Manchester UK », de prendre place devant une salle à peine plus remplie. Une seule guitare, une basse et une batterie, une jolie et très dynamique petite chanteuse aux cheveux rouges couettés (équipée d'un mini short et de grandes chaussettes) et un tromboniste sapé comme un prof d'aérobic : SONIC BOOM 6 a une bonne allure de groupe de punk festif lorgnant gentillement sur le ska, et cette fois l'habit fait le moine. Pour ce qui est de la musique, on a droit à une sorte de mix entre (les regrettés ?) SUBLIME et NO DOUBT, où l'on passe allégrement de moments punk-rock à d'autres plus ska, voire ragga ou carrément hip-hop lorsque le tromboniste passe à la basse et que les guitaristes et bassistes (tous deux chanteurs aussi par ailleurs) troquent leurs instruments contre des micros. Cette fois ça joue plus que bien, et même si encore une fois l'appréciation du style reste une affaire de goût, on ne pourra pas reprocher grand-chose au quintet au regard de l'exécution de leur musique : les Mancuniens sont tous excellents, et seule la chanteuse est un cran en dessous, compensant cependant ses limitations par une belle énergie, et un physique plus que sympathique (c'est pas sexiste comme remarque, c'est une constatation).



Après cette première partie de soirée placée sous le signe d'un « punk festif » (de qualité tout de même) qui n'aura pas vraiment enflammé la Maroquinerie, le public commence à gentillement affluer pour saluer les locaux de l'étape, à savoir WARSAW WAS RAW.



Aujourd'hui réduit à l'état de trio, la dernière « signature » Rejuvenation Records accompagne THE LOCUST sur leur tournée européenne et joue ce soir sur la plus belle scène de la tournée (dixit John, le gratteux, peut-être un peu chauvin sur le coup avant d'y monter, sur scène). Après avoir mis à sac certaines des « salles » les plus emblématiques de la capitale underground, en qualité de quintet (Klub, Miroiterie, Générale, Instants Chavirés), c'est amputé de son bassiste et de la plus petite de ses deux hurleuses, que WARSAW WAS RAW se présente ce soir. Quelques zigougouis de guitares, et c'est parti pour la furie : pas moins à l'aise à 3 qu'à 5, pas plus intimidé sur cette « vraie » scène qu'à même le sol, nos Parisiens envoient leur pâté à base de grind, de spazz-core, et de cris féminins dans un style qui rappellerait autant MELT BANANA (pour le « chant ») que PIG DESTROYER (pour la formule trio) et même THE LOCUST (tant qu'à faire)… hystérie, spasmes, gesticulations… Le batteur bastonne ses fûts et la jolie chanteuse braille, tandis que John l'épaule par moment aux « chœurs », sans cesser de martyriser sa guitare: la tornade WARSAW WAS RAW est toujours aussi ravageuse, et ménage une transition idéale entre la touche féminine de SONIC BOOM 6 et le style spastique de THE LOCUST… ou pas : pas de minauderies ici, on ne sautille pas, on trépigne… c'est tout sauf dansant, ça rentre dans le lard et ça sonne du feu de dieu... c'est speed, tendu et anguleux, les morceaux sont courts et on a pas le temps de s'ennuyer devant la débauche d'énergie. Une confirmation, si tant est qu'on en ait eu besoin, de tout le bien qu'on pensait du trio ? Quintet ? Peu importe, finalement : ça bute, et c'est bien là l'essentiel.



D'ailleurs qui avait encore envie de voir des gros cons de Ricains déguisés en orthoptères après ça ??? Bah tout le monde en fait !!! Bien titillé par la prestation des Parisiens, le public s'est pressé dans une Maroquinerie maintenant très correctement remplie pour assister au show de la 8ème des Dix Plaies d'Egypte… les criquets, donc. Enfin, non les sauterelles, ou plutôt LA sauterelle, à savoir le quartet de barjots baptisé THE LOCUST. Depuis 1995, le groupe a sorti un bon paquet de disques, dont un certain nombre de splits avec d'autres déjantés notoires tels que MAN IS THE BASTARD, MELT BANANA, ou encore ARAB ON RADAR auxquels ils sont souvent comparés, et a sorti récemment « New Erections » dernier album en date (le quatrième ?) dans lequel ils laissent à entendre un style sensiblement différent du reste de leur discographie… plus « posé » avec des tempi moins rapides, moins « grindisants »et une approche peut-être plus noisy pour des morceaux sensiblement plus longs (comprendre au-delà de la minute). Les ingrédients restent les même : guitare, basse, batterie et claviers toujours alignés de front sur scène et surtout combinaisons de sauterelles… effet garanti pour une formation qu'on pourrait définir comme « sci-fi-core », tant les claviers s'imposent dans le son du groupe, lui conférant toute son originalité, certains n'hésitant pas à les comparer à un DEVO evil et taré, surtout depuis ce dernier disque. Alors c'est vrai, certains morceaux sont plus lents, et presque lancinants, lorgnant presque vers un doom science-fictionnesque, les voix sont moins systématiquement stridentes (le batteur est le seul à ne pas pousser la chansonnette, mais faut voir ce qu'il envoit) et plus complémentaires que par le passé, mais les bases sont toujours là : une maîtrise technique sans faille et une propreté ahurissante dans l'exécution de cette musique qui reste la plupart du temps (très) rapide, complexe, truffée de breaks, d'arrêts brutaux et de reprises fulgurantes. Ce soir le groupe jouera presque 45 minutes, une performance au regard de l'énergie et de la concentration que leur musique doit demander, soit nettement plus longtemps qu'au Batofar il y a quelques années, et ce pour le plus grand plaisir de tous. Autant dire que THE LOCUST aura déchaîné son public, dont certains membres arboraient eux-mêmes le costume de sauterelle, provoquant dès les premières notes jouées l'agitation dans la fosse et finissant ainsi de réveiller la superbe salle de la Maroquinerie où le son aura été excellent, comme d'habitude.

Une très belle soirée donc, bien que guère reposante… mais il fallait s'y attendre.

- CONVERGE + INTEGRITY + COLISEUM + BLACK HAVEN + AMEN RA @ Le Trabendo (PARIS) – 21/07/2008

http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=REPORT&id_news=248

Dense affiche que celle de ce lundi estival, placé du coup sous le signe du hardcore moderne et métallisé flandro-américain ( ?!?!).



C'est très logiquement une première formation flamande qui ouvre les hostilités, et ce particulièrement tôt, programme chargé oblige… mais contre toute attente, ce n'est pas celle qu'on attendait. En effet, les « vétérans » d'AMEN RA, officiant dans un post-metal lourd et lent de très bonne facture, joueront ce soir en première position donc très peu de temps après l'ouverture des portes prévue à 19h, nous privant du coup de leur prestation, esclaves du grand capital que nous sommes.



C'est donc au son de BLACK HAVEN, jeune pousse toute aussi flamande, que nous sommes accueillis dans un Trabendo encore peu rempli. Présentés comme la nouvelle sensation de cette scène post-H8000, le quintet balance un hardcore plutôt rapide et métallisé sans grande originalité et à base de poses de circonstances, jeans slims et mèches… rien de bien transcendant en somme, et malgré une vraie énergie et une attitude ad hoc, la musique du groupe peine à conquérir une assistance encore clairsemée.



La soirée se poursuit et les groupes se suivent et ne se ressemblent pas, car aux jeunes Flamands de BLACK HAVEN succèdent les plus aguerris COLISEUM, auteur d'un « No Salvation » dévastateur, sorti il y a peu chez Relapse Records (cf. la chro, et surtout la polémique en découlant dans ces mêmes pages). Le trio officie lui aussi dans un style hardcore et métallisé, mais dans une version nettement plus punk-rock, et loin des clichés véhiculés par leurs prédécesseurs : dégaine de bûcheron bedonnant pour le guitariste-chanteur, accompagné d'un troll survolté qu'on croirait sorti de la famille Young (AC/DC) à la basse et d'un batteur aussi roux que musculeux. Sincérité et intensité sont au rendez-vous, pour une mixture qu'on pourrait qualifier de crust-metal, exécutée par des musiciens visiblement heureux d'être là et impressionnants à voir, en particulier ce batteur au bord de l'hystérie, brandissant des doigts d'honneur à pleine poignée en transpirant non pas à grosses gouttes, mais à fleuves entiers, et qui finira plus trempé qu'après un bain dans le canal de l'Ourcq. Une grosse prestation de la part d'Américains sympathiques (et communicatifs) donc, attendus au tournant qu'ils étaient après un concert mémorable au Batofar en compagnie de LORDS il y a quelques temps.



La montée en puissance de la soirée est amorcée et le public bien échauffé, lorsque INTEGRITY investit la scène. INTEGRITY, ou plutôt ce qu'il en reste, car du line-up du groupe originaire de Cleveland et initiateur du courant holy-terror-hardcore, ne susbsiste que le chanteur… et quel chanteur ! Dwid Van Hellion, installé depuis quelques années en Belgique, aurait décidé de reformer son groupe avec des musiciens locaux pour perpétuer la tradition holy terror de ce côté de l'Atlantique. Sa recette ? L'énergie du hardcore old-school alliée à la puissance et aux thématiques d'un métal thrashisant à la SLAYER. Ça fait plus de 20 ans que Dwid prêche sa « evil » parole, autant dire qu'il connaît son affaire, et il le prouve avec brio, entouré d'un quatuor d'instrumentistes solides et affutés maîtrisant parfaitement la discographie du groupe (dont un guitariste crust, dossard d'OBITUARY et B.C. Rich en bandoulière). INTEGRITY 2008 pioche d'ailleurs allégrement dans les différents albums du groupe mythique, et en particulier dans l'excellent « Humanity Is The Devil » (et le terrible « Vocal Test » introduit par un Dwid annonçant « This song doesn't know the language barrier »), et ce pour le plus grand bonheur d'un public de coreux fervents s'adonnant aux délices du violent dancing à grands renforts de moulinets et de coups de pieds sautés. La prestation est impressionante et Dwid toujours aussi charismatique et efficace dans son genre, pour un vrai bon moment de hardcore-metal à l'ancienne servi par une formation flandro-américaine de premier plan.



S'il est un groupe (entre autres) sur lequel INTEGRITY a eu une certaine influence, pour ne pas dire une influence certaine, c'est bien CONVERGE, Jake Bannon, le chanteur du quatuor de Boston en témoigne d'ailleurs dans les liner notes de «Sliver In The Hands Of Time ». CONVERGE qui nous gratifie d'un nouveau passage parisien à peine plus d'un an après le Nouveau Casino en juin dernier, le quatrième depuis septembre 2002 et le saccage du Club Dunois pour la tournée « Jane Doe », album qui intronisa le line-up de la formation tel qu'on le connaît aujourd'hui : Jake Bannon aux éructations, Kurt Ballou à la guitare, Nate Newton à la basse et Ben Koller à la batterie (aussi vu récemment chez CAVE IN). Comme à son habitude CONVERGE envoie son mix de punk-hardcore et de métal extrême comme si la vie de ses membres en dépendait. Bannon aboie littéralement ses textes dans son (non) style vocal si caractéristique, supporté par Newton et Ballou aux « chœurs » qui martyrisent par la même leurs instruments respectifs, pendant que Koller pilonne son kit tel un Mirage 2000 au-dessus des milices janjanwid au Darfour. Les parties de guitare de Ballou ont beau être complexes, le bonhomme ne s'économise nullement tout au long de sa prestation pour un rendu live impressionnant, à l'image du reste de la formation qui nous sert un set extrêmement intense, et plutôt long, faisant la part belle aux trois derniers albums : « Jane Doe », « You Fail Me » et « No Heroes ». Pas de « The Saddest Day » en rappel malheureusement, et le seul vieux morceau joué ce soir semble être « My Great Devastator » tiré de « Poacher's Diary », leur split en compagnie de Agoraphobic Nosebleed.



Quiconque a déjà vu les Bostoniens passés maîtres dans l'art du metal hardcore chaotique, sait de quoi il retourne. Pas de chichis, ni de fantaisie, encore moins de répis, ni de tiépi (yo, la reformation de NTM me monte au casque) : un grand moment de hardcore certes, mais surtout de musique extrême live balancée, ou plutôt partagée par le groupe, avec conviction et sincérité.



Setlist (thanks to Nate Newton): Converge Set 3
> heartache
> hellbound
> first light
> eagles become vultures
> the broken vow
> drop out
> hope street
> bitter and thensome
> you fail me
> concubine
> last light
> black cloud
> thaw
> my great devastator
> to the lions
> homewrecker
> plagues
> no heroes

- BORIS + PISSED JEANS + GROWING le 21 Mai 2008 - Nouveau Casino - Paris

http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=REPORT&id_news=230


Curieuse affiche que celle de ce soir, puisque les ricains de PISSED JEANS s'intercalent entre GROWING et BORIS, en tournée commune dans l'hexagone. Si un rapport évident existe a priori entre les deux compères de tournée, en raison d'une certaine sensibilité « drone » plus ou moins exacerbée dans leurs sons respectifs, la parenté semble moins claire avec PISSED JEANS, quatuor officiant dans un punk-noise abrasif et exubérant.

A mon arrivée, GROWING a déjà entamé son set, et première constatation, ça ne drone pas tant que ça. Armé de deux guitares, de machines, pédales, et autres effets en pagaille, le duo balance une espèce de « technoise » à (très) fort volume : la musique est en effet beaucoup plus rythmique que prévu, le riffs de guitare sont échantillonnés, hachés, triturés et recrachés en boucles et superpositions plus ou moins denses pour un effet technoisant expérimental digne de l'école WARP Records des débuts (Aphex Twin en tête). La sauce prend plus ou moins bien et le son est assourdissant, présageant du meilleur pour la suite des hostilités. L'atmosphère s'épaissit fortement sur la fin du set, sous l'influence des larsens et des beats noisy, puis GROWING quitte la scène en avance sur le timing : leur set étant annoncé de 19h30 à 20h20, il s'achève en fait peu après 20h.

C'est donc PISSED JEANS qui enchaîne, dans une formation rock'n'roll de base chant, guitare, basse et batterie : la mise en scène est sobre, bassiste à gauche, guitariste à droite, la batterie sur le devant de la scène (la faute au set du batteur de BORIS ?) et le chanteur un peu dissimulé derrière les haut-parleurs. Le set du groupe démarre sur un énorme larsen de guitare posé sur un groove basse-batterie rampant, et on se dit immédiatement que la présence de PISSED JEANS n'est pas si déconnante sur cette affiche « drone et assimilés »… d'autant que le son est de plus en plus fort au fur-et-à mesure que la soirée avance. Le bassiste tient sa basse bien haut et joue tout aux doigts, dans la plus pure tradition des bassistes rock des 70's, le guitariste rondouillard se contorsionne sur son instrument qui vrombit littéralement et le fluet batteur martèle ses fûts énormes en cadence, puis le grand échalas blond vénitien qui fait office de chanteur entre en scène : l'animal braille et vocifère tout ce qu'il peut en gesticulant de son grand corps pas (encore) malade (quoique). Chaque membre du groupe est à fond et dégage une impression de puissance et de maîtrise, chacun dans son style complètement dévoué à leur musique, un rock cradingue, lourd et noisy qui tient tout autant de Black Flag, du MC5 et des Stooges pour ce côté punk mid-tempo, que de groupes plus modernes Jesus Lizard et Craw en tête pour le préposé au micro qui tient plus du « front-man » que du « chanteur » à proprement parler. Chanteur et guitariste alternent les incursions sur le maigre bout de scène qui subsiste devant la volumineuse grosse caisse, pendant que la section rythmique, semblant certes un peu bridée (sans vilain jeu de mot) tient la baraque. Sobriété derrière donc, et excentricité devant, exacerbée par ce chanteur qui finira par se caresser les pectoraux et le bidon après avoir tombé le t-shirt… pas (encore) malade ? Quoique… La poignée d'aficionados de PISSED JEANS, à qui les fans de BORIS auront volontiers cédé leur place dans le public finissent pas arracher un dernier morceau en guise de rappel improvisé. Un succès mitigé donc, mais de plutôt bonne augure compte-tenu des circonstances : le même groupe dans une salle plus modeste remplie d'un public plus sensible à sa cause promet un très bon moment, voire plus si affinités.

Retour à l'affiche « officielle », avec toujours un peu d'avance sur le timing annoncé… avance qui sera grignotée par l'installation sur scène des japonais de BORIS. L'impressionnant mur d'amplis, essentiellement estampillé Orange et Ampeg, est déjà monté et complété par un peu de Fender, car le groupe se présente ce soir en quatuor, Wata étant épaulée par un second guitariste. Fort de son statut de groupe « culte », une pléthore d'enregistrements dans sa musette pour des labels plus ou moins respectés, BORIS prend son temps avant d'investir la scène, dans des tenues et un décorum des plus clichesques, comme en témoigne le batteur en juste-au-corps. Car de clichés, les japonais ne sont pas avares : fumigènes, lights, chœurs abscons assurés par le trio historique, vocalises et poses de hardos (surtout de la part du batteur)… On en vient à se convaincre que les japonais sont à fond de second degré (leur nom venant d'un titre des MELVINS, dont l'humour décalé est maintenant légendaire), surtout à l'écoute des premiers morceaux joués dans une veine heavy-metal « tradi » servit par un son tellement fort qu'il en devient insupportable. BORIS serait donc la réponse japonaise à Manowar et à Motörhead réunis ??? Heureusement, le set évolue vers des contrées plus familières de la crédibilité underground, où on retrouve le stoner hargneux développé sur l'album Pink ou les aspirations drone-doom de At Last ou Feedbacker, le groupe restant cependant noyé dans son nuage du fumée colorée par les lights. Le batteur (encore lui !) nous offrira finalement le moment le plus cocasse de la performance des japonais, alors qu'elle s'achève sur un morceau doomesque à souhait : debout sur sa grosse caisse, il salue son public ravi du geste de Satan alors qu'un projecteur tourbillonne sur son gong.

Une soirée bien sympathique et riche en surprises donc, un grand merci à Summery Agency !

- DUB TRIO + THE BIG ROYAL KUNAMAKA ORCHESTRA le 9 avril 2008 au Nouveau Casino – Paris

http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=REPORT&id_news=218



La vie est parfois bien faite: voilà qu'après avoir réalisé les chroniques des derniers albums respectifs de DUB TRIO et TBRKO (pour faire court), je suis convié à leur date commune à Paris sous le fallacieux prétexte d'en réaliser un report (un GRAND merci à Manu au passage).


Ouverture des portes à 19h30, arrivée à 20h moins 5 petites minutes : tout juste le temps de prendre une bière au son de la reprise de « Roll Right » de RATM, et les bougnats de KUNAMAKA (re pour faire court) prennent possession de la scène. Premier soulagement, les costumes excentriques sont restés dans la camionnette, ceci s'expliquant probablement par le fait qu'il n'en existe point, l'accoutrement moyen se limitant à une chemise sombre et à un brassard aux armoiries du groupe. Sobre mais provocateur, quoique le quintet n'œuvre définitivement pas dans ce registre, mais plutôt dans un second degré morbido-comique de bon aloi. Par contre Lord Gomez, vocaliste dont le talent fut par la suite mille fois confirmé ce soir, l'annonce : Guy La Mouche, diptère humanoïde sorti tout droit de chez Cronenberg, est présent et prêt à offrir un petit bout de lui-même, « de son corps »… diantre !!! On reconnaît immédiatement le style caractéristique de la voix off en charge des remerciements sur les plages 12 et 14 de « Tales From The Dead », et on se prend à rêver que leur prestation soit à l'avenant de cet excellent disque.




Le groupe envoie dans la foulée, et le rêve devient réalité : le son est très bon comme de coutume au Nouveau Casino, et Lord Gomez se montre impérial, la terminologie prenant tout son sens lorsqu'on connaît la qualité de sa prestation sur disque. La section rythmique est solide et assure une grande partie du spectacle, que ce soit par le biais du remuant bassiste (dans le rôle du bébé-dauphin sur « Save The Dolphins »), ou du batteur-hurleur assurant par exemple les chœurs blackisants de « Monolithic Woman ». Le guitariste, gaucher de son état, reste très concentré sur son instrument, menant un duel permanent avec un claviériste (et violoncelliste à ses heures) en tenue monacale. Le groupe interprète ce soir la quasi intégralité de « Tales From The Dead », à l'exception de « I'm Fine » et de « Shot With His Own Gun », leur excellente reprise cachée d'Elvis Costello, Lord Gomez se fendant régulièrement d'un petit laïus d'introduction (morceaux choisis : « C'est l'histoire d'un homme qui déterre sa femme pour lui faire l'amour », ou encore « C'est l'histoire d'un restaurant qui sert de la chair humaine », « On n'aime pas les dauphins, et vous ? »). Comme promis, Guy La Mouche vient égayer certains titres, et on notera d'ailleurs sa prestation Travoltesque sur « Demon Club 666 »… et le sacrifice tant attendu d'un de ses testicules à un public quelque peu intimidé.


La prestation du B R KUNAMAKA O s'achève au bout d'une bonne heure sur un « inédit », à savoir une reprise du « Jack's Lament » de Danny Elfman (tiré de la BO de The Nightmare Before Christmas, aka L'Etrange Noël De Monsieur Jack), confirmant définitivement l'esprit Tim Burtonesque qui anime une formation finalement aussi efficace sur scène que sur disque.




Les Américains de DUB TRIO installent leur imposant matériel et entament leur set avec l'excellent « Bay vs. Leonard ». Le son est TRES fort, et les nombreux effets équipant la formation sont évidemment fortement mis à contribution : nuées de pédales pour le guitariste et le bassiste, pads électroniques pour le batteur… le moins qu'on puisse dire est que les ambiances développées sont riches. Peut-être même trop riches, le trio se perdant régulièrement dans des séquences d'improvisation à grands renforts de bidouillages divers et variés, faisant certainement ressortir par là cette facette dub quelque peu passée sous silence sur « Another Sound Is Dying ». L'essentiel de ce dernier opus sera d'ailleurs joué ce soir, pour ne pas dire réinterprété, tant les morceaux se retrouvent transfigurés par les agréments sonores qui leur sont adjoints, à tel point qu'on se perd nous aussi un peu tout au long du set. Ni pose, ni costumes, même si on ne manquera pas de remarquer le t-shirt « loup hurlant à la pleine lune » du guitariste. La performance de DUB TRIO durera une heure et quart, plus un rappel introduit par un sample du « South Of Heaven » de Slayer, avant que le batteur, barbe et crâne rasé agrémenté d'un bandeau de tennisman, remercie le public.

Une très bonne soirée donc, sous influence « Mike Patton », et qui aura sans aucun doute ravi ses aficionados.


Merci à Gilles pour les photos.

- UNEARTHLY TRANCE + RAMESSES + CARMINA @ Paris (Le Gambetta) – 15/09/2007

http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=REPORT&id_news=189

Le Gambetta a mauvaise réputation sur la scène parisienne et ce pour un certain nombre de raisons sur lesquelles je ne m'étendrai pas… mais ce soir, le troquet n'est pas loin d'être bondé lorsque j'y pénètre pour la fin du set de Carmina.

Ce n'est pas la première prestation des Parisiens à laquelle j'assiste, mais le groupe officie toujours dans son style brutal-death : vocaux gutturaux, blasts de batterie, riffs de barbares… Le bassiste n'est plus le hippie en survet' d'antan, mais en bons bouchers-charcutiers qu'ils sont, Carmina continuent d'envoyer le pâté, et ce de mieux en mieux. Plus carrés et précis, mais pas moins violents ni véloces que naguère, le groupe réussit à captiver une audience de chevelus venus majoritairement, on le devine, pour prendre son shoot d'infra-basses et de down-tempo.

C'est en effet sous le signe du doom (oserais-je l'ajout du préfixe « néo » ?) qu'est placée cette soirée, malgré l'ouverture à grands coups de serpe death-metal prodiguée par Carmina… Les New-Yorkais d'Unearthly Trance, potes de Minsk (groupe estampillé Relapse lui aussi, et accessoirement nouvelle sensation du post-hardcore lourd) sont accompagnés sur leur tournée européenne par les Anglais de Ramesses, trio fondé par deux ex-Electric Wizard, feu groupe culte de l'underground stoner-doom.



Le moins qu'on puisse dire, c'est que les Brittons sont attendus et pressés d'en découdre avec le public du Gambetta, tant et si bien que les premières notes sont envoyées en l'absence du batteur, qui rejoindra ses deux comparses au son des premiers drones de guitare et de basse. L'heure qui suivra verra un Ramesses surpuissant mettre son audience à genoux, malgré la qualité sonore médiocre de l'endroit dont la voix pâtira plus particulièrement. Le groupe assènera son doom-death à peine tinté de psychédélisme (utilisation du delay sur les passages en chant clair) à une audience en transe comme en témoigne les sessions de head-banging acharnées de certains. Les morceaux sont longs, mais ne lassent pas : le chanteur alterne les voix gutturales, hurlées ou plus mélodiques en faisant vibrer les entrailles du public de ses riffs de basses sursaturés, pendant que le guitariste développe des parties écrasantes mais pas dénuées de mélodie à l'aide de sa BC Rich 7 cordes. Derrière, on assiste à une véritable démonstration de batterie : grooves pachydermiques (ou pas), breaks titanesques, roulements et descentes de toms s'enchaînent et rythment les morceaux sans aucun temps mort, ce qui évite à Ramesses de sombrer dans la monotonie qui guette ce style de musique… le seul point noir : un passage très typé black-metal justement (hum…) au cours du premier morceau, qui tombe un peu comme un poil dans un bol de sang de vierge. Le trio quitte la mini scène du Gambetta sous les hourras et les « m/ » d'un public déchainé, ravi de la prestation des Anglais.



Le second changement de plateau se fait plus rapide que le précédent, et les trois New-Yorkais d'UT prennent place : look de coreux, le cheveu est court, la barbe naissante voire plus, et la casquette… de base-ball (re-hum…) L'influence « hardcore » sur UT ne se limite d'ailleurs pas à leur apparence : si le premier disque, paru il y a quelques années déjà, développait un doom ténébreux pas si éloigné de Khanate (en nettement moins extrême dans la lenteur cependant), leurs efforts les plus récents incorporent pas mal de parties plus rapides, très réminiscentes d'un bon vieux punk-hardcore des familles, voire du son que peut développer un groupe comme High On Fire. C'est là que réside la force d'UT : un mélange théoriquement très improbable de doom « funéraire » et de hardcore qui prend tout son sens sur scène. Le chanteur s'égosille en balançant des riffs de guitares tantôt d'une lourdeur extrême, tantôt carrément punk (pas à roulette le punk quand même), en passant par des passages limite space-rock. Derrière, la section rythmique bûcheronne : la Rickenbaker du bassiste sonne presque comme une guitare, mais sous-accordée et le batteur martèle ses fûts avec une violence métronomique à laquelle sa caisse claire ne survivra pas. Certaines parties plus mélodiques qui nous faisaient craindre le pire sur leur dernier disque s'avèrent finalement particulièrement bien senties en live. Le trio est impressionnant de maîtrise et d'engagement, et les rares personnes encore présentes à l'heure avancée où il termine sa prestation ne s'y trompent pas et arrachent un dernier morceau en guise de rappel. Le set aura fait la part belle au dernier album, paru chez Relapse, avec quelques incursions dans leurs précédents efforts et un nouveau morceau… que demander de plus ? Des disques à 10€ maxi à la table de merch ma bonne dame !!! C'est aussi ça le Gambetta : si on fait abstraction d'un son souvent (toujours ?) calamiteux, l'entrée reste à moins de 10€, la pinte à 5 et les disques à un prix défiant même la concurrence des plus non-profit des distros DIY…


VS-webzine 2007-2008-2009: détail à venir

STNT 2

http://www1.stnt.org/chronique.php?i=1969

EXTREME CHEROKEE / SLEEPING VILLAGE / USE OF PROCEDURE
17/11/2007
Cité Industrielle/ Vincennes
EXTREME CHEROKEE Sleeping Village / Use Of ProcedureSamedi aprem', coup de téléphone:
Bon tu fais quoi ce soir?
Ba trop rien de prévu pour le moment, t'as quelque chose en tête ?
Ouais j'ai croisé un gars qui organise un concert dans un lieu qui semble sympathique, yaura Use Of Procedure, Extreme Cherokee et Sleeping Village, un groupe genre post-core doom qui pourrait être intéressant... En plus c'est prix libre.
Ok, vendu, passe chez moi on y va ensemble !

Espace Jarry, Vincennes, un ancien bâtiment industriel de toute beauté... c'est au troisième étage, dans un local de répétition non fumeur (alléluia) et dans la plus totale des confidentialités (aucune promo, juste du bouche à oreille semble-t-il) que se prépare l'Evènement de mon samedi soir...

Arrivés trop tard pour voir le concert de Use Of Procedure, nous pénétrons dans le local alors que Sleeping Village, quatuor doom/post-core d'Amiens s'installe pour son set. Les premières notes jaillissent des baffles, et on comprend tout de suite qu'on va en prendre plein les oreilles : le groupe joue fort, c'est d'autant plus impressionnant avec l'acoustique feutrée de la pièce. Si je suis là, c'est pour les voir, alléché par le style dans lequel ils officient et même si la sauce prend plutôt bien, la pause clope qui s'impose à moi aux bout de quelques morceaux sera fatale : je ne retrouverais ma place dans le public qu'à la fin de leur prestation, en ayant suivi l'essentiel à travers les vitres du fumoir. Au final, je retiendrais surtout des passages de vrai chant parfois bien amenées, parfois... moins bien amenées, et une diversité certaine dans des compos puisant dans différents style de lourd et de lent : du doom, du post-core, mais aussi du blues par exemple, même si à l'heure où j'écris ces lignes, tout cela ne m'a
pas laissé un souvenir impérissable... rien d'étonnant compte-tenu de ce qui a suivi.

Car Extreme Cherokee, quartet de ptis jeunes de Rouen accompagné ce soir de ce qui semble être leur set-list humaine, est une machine monstrueuse de précision et d'efficacité totalement dédiée au Dieu METAL... oui, metal comme dans heavy-metal, comme dans Judas Priest, Manowar et Iron Maiden (le groupe par lequel TOUT m'est arrivé), j'en passe et des meilleurs... Sur une base punk-hardcore de morceaux très courts et hyper énergiques, les 4 musiciens s'amusent à balancer du break, du riff, de la descente de manche et du tricotage de batterie à ne plus savoir quoi en faire, accompagnés par les hurlements d'un chanteur claviériste qui ose même par moment des interventions suraigües dignes d'un Rob Halford à vous faire dresser les poils (de plaisir ou de dégoût, c'est selon... moi j'ai choisi mon camp...) et des mélodies de synthé totalement débiles. La technique de ces 4 là est proprement bluffante, sans pour autant sombrer dans la démonstration : les riffs, évidemment souvent clichés (c'est le concept) sont efficaces et épiques à souhait et le second degré évident (cf. la tenue de scène du bassiste, les pauses metol , et le lâchage total du chanteur qui passe son temps parterre) dans cette musique proprement ahurissante à contempler live. Le plaisir de jouer est clair et la bonne humeur communicative, grâce en particulier à l'intervention de cette fameuse set-list humaine qui tour-à-tour harangue le groupe et le public ou saute carrément sur le dos des musiciens imperturbables qui continuent, même terrassés par les assauts de l'animal, à emmancher des plans de malades et à s'égosiller. Il paraît que certains des membres du groupe jouent dans Alaska Pipeline, qui commence à doucement faire parler de lui dans un style indie-rock entre Karate et Faraquet... ça laisse songeur quand aux capacités et à la culture musicale des dits membres.
Un camarade de concert présent ce soir là m'avait prévenu : tu vas voir, ce groupe, c'est un truc de fou ... et bien j'ai vu, et c'est pire que ça : j'aurais passé l'intégralité du set avec un sourire niais coincé entre les deux oreilles sans vraiment comprendre ce qui m'arrivait... c'est grave docteur ? Non, c'est juste l'effet Extreme Cherokee.


Ocinatas (19/11/2007)

STNT 1

http://www1.stnt.org/chronique.php?i=1966

AKIMBO / STEAMBOLT
Vendredi 2 Novembre 2007
Le Soapbox / NancyAKIMBO SteamboltNancy : toute une jeunesse de jeune intoxiqué à dreadlocks... enfin, deux ans, puis quelques retours intempestifs pour cause de concerts bien souvent organisés par la légendaire équipe de Lakprod.

Malgré mon lourd passé dans cette ville, c'est mon premier concert au Soapbox... mais pas le moindre : Lakprod reprend du service, et les copains nancéens de Steambolt ouvrent pour les ricains d'Akimbo, ceux-là même qui avaient retourné le Batofar parisien lors de leur dernière tournée française.

La salle est sympa, les gens aussi, le retard est habituel et les bières pas chères : ça change de Paris et ça permet de rester sur le rythme adopté lors du trajet en voiture...

Les locaux de Steambolt investissent la scène tardivement donc, malgré les efforts conséquents déployés par l'orga pour les activer un peu. On s'en fout, il fait bon et la pression est fraiche, en plus ya plein de copains... on est bien donc... enfin sauf le groupe qui semble un peu tendu dans son ensemble, ce qui sera confirmé par leur chanteur avant de débuter leur set. Heureusement ça ne durera pas, et ce malgré le fait que ce soit seulement leur deuxième concert : le quatuor balance son stoner comme Tabatha Cash enlève son string, c'est direct et sans chichi. Aux premiers morceaux assez frontaux, dans une veine stoner-rock classique , succède une reprise bienvenue de Kyuss (One Inch Man, miam !!!!), puis une salve de morceaux plus développés et moins évidents, dans une veine limite progressive qui pourrait rappeler Taint ou même Tool dans certains passages. Le set de Steambolt se conclut sur un morceau plus arraché, en forme de transition idéale pour introduire le groupe à suivre, Seattle last hair band comme ils se définissent eux-même, à savoir Akimbo, qui vient de sortir son 5ème album (et le deuxième pour Alternative Tentacles, le label de l'ex-DK Jello Biafra).

La première partie s'étant montrée à la hauteur de nos espoirs, qu'en sera-t-il de la tête d'affiche ? On peut légitimement se poser la question tant Navigating The Bronze , leur dernier disque, a été critiqué depuis sa sortie : c'est vrai que le power-trio officie dans une veine hardcore'n'roll plutôt chaotique initialement, mais de plus en plus inspirée 70's. Si l'influence transparaissait auparavant, elle est aujourd'hui totalement assumée, probablement suite à l'intégration définitive du dernier guitariste qui ne jouait pas encore sur l'album précédent (excellent au demeurant). Qu'on apprécie ce côté revival ou pas, les doutes seront vite dissipés : Akimbo reste un groupe qui tue sur scène, c'est un fait incontestable. Les riffs de guitare tour-à-tour noisy ou plus typés 70's fuzzent dans tous les sens, le batteur s'agite sur son instrument titanesque (Seigneur, avez-vous vu la taille de... ses fûts ???) et balance sans répit un groove à la fois lourd et véloce sans pour autant négliger un jeu de scène des plus impressionnant, et le troisième larron bétonne les espaces libres de ses lignes de basse tout en s'égosillant à se faire péter les veines du c(o)u(l). Akimbo ça joue pas de la musique, ça joue sa vie : les gars sont crevés, ça se voit, ce qui ne les empêche pas d'envoyer la sauce, visiblement ravis de l'accueil qui leur a été réservé. Le set est essentiellement constitué de morceaux du dernier opus qui passent définitivement mieux avec l'urgence rock'n'roll de la scène, mais Akimbo ne néglige pas ses vieux fans et pioche quelques titres dans ses autres albums : au moins deux morceaux sont tirés du disque précédent dont le terrible Dangerousness et le groupe finira d'achever son public par le démentiel Circle Of Hair suivi en rappel d'une reprise du Breed de Nirvana particulièrement bien sentie.

Le concert s'achève et la soirée se prolongent dans la bonne humeur, tout cela valait définitivement le déplacement, c'est indéniable... vivement la prochaine.


Ocinatas (08/11/2007)
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Xsilence 2

http://www.xsilence.net/concert-1262.htm


Posté le 22 juin 2007 à 10 h 16

Birthday Party? The Bad Seeds ? "Nick Cave !!!" répondront les plus érudits d'entre vous... mauvaise pioche : pour ceux qui ne connaissent pas le bonhomme, Mick Harvey, en dehors du fait d'être un ENORME fan de notre Gainsbourg national (mais j'y reviendrai), est accessoirement co-fondateur avec son vieux mate Nick, des deux formations susnommées...

Ce soir il se produit au café de la danse, salle qui a accueilli tout récemment le superbe concert de Low, et Oh surprise ! les gradins sont à moitié vides (ou à moitié pleins, vous connaissez le principe)... Evidemment, notre ami Mick ne bénéficie pas de l'aura, ni de la popularité de son comparse aux costumes étriqués, et pourtant le bonhomme est talentueux et éminemment sympathique.

Accompagné de la formation avec laquelle il a enregistré son dernier disque Two Of Diamonds, le vieux Mick (en tout cas plus tout jeune) officie dans un registre pas si éloigné de Nick Cave, en moins dark et moins épique, et en nettement plus americana (quelque part entre blues, country et folk). La prestation est chaleureuse, et les musiciens sont un régal à en observer : Mick Harvey mène la danse en introduisant chaque morceau avec beaucoup d'humour et d'humilité ("la prochaine chanson n'est pas de moi : je parie que vous allez l'adorer"), et ses acolytes se montrent inspirés, que ce soit la contrebassiste pêchue, plus petite que son instrument, le clavier-second guitariste, et surtout le batteur avec son jeu tout en finesse, limite jazzy qui ne joue pas "de" son instrument, mais véritablement "avec", et qui dégage un feeling impressionnant.

Grand fan de Gainsbourg donc, et ayant réalisé deux albums de reprises de notre gloire nationale, c'est tout naturellement que Mick Harvey achève son set avec quelques unes de ces reprises, dont un "Sous Le Soleil Exactement" de toute beauté, allant même jusqu'à s'essayer à notre langue sur certains passages.

Au final, c'est une prestation inspirée et inspirante qui nous sera livrée par une formation de grande classe et d'une belle honnêteté : à la sortie, les disques sont affichés à un prix surprenant de 10€, c'est dire si on quitte la salle sur une très bonne impression.
Très bon   16/20

Xsilence 1

http://www.xsilence.net/concert-1268.htm

Oxbow

Paris [La Loco] - dimanche 10 juin 2007

Satané vide-grenier, satané meuble à ramener à l'appart avant de filer prendre le métro... J'arrive à la bourre, mais pas tant que ça : Oxbow vient juste de commencer son set, et je dois bien reconnaître que c'est pour eux que je viens ce soir.

Découverts avec An Evil Heat (sorti sur Neurot Recordings, le label de la Neurosis family), j'avais vu ces 4 californiens dans la foulée aux Instants Chavirés de Montreuil, en ouverture d'Heliogabale groupe noise bien de chez nous qui connu son heure de gloire underground à la fin des florissantes années 90.

Déjà, sur disque, le quatuor m'avait salement secoué : une musique inclassable, amalgame, entre autres, de folie noise, de blues déjanté et de furie "hardcore" (on ne reviendra pas sur la vacuité du terme) mais surtout cette voix, hallucinée, alternant spoken words psychotiques et complaintes déchirantes... cependant, sur scène, ça avait été l'hallucination pure et simple.

Imaginez un trio de musiciens propres sur eux, à savoir un bassiste s'usant les doigts sur un instrument fretless, un batteur explorant véritablement son kit sans le moindre effort apparent et un guitariste au look de premier de la classe balançant aussi bien des arpèges déglingués que des riffs purement titanesques... Placez à la tête de ce trio un colosse africain-américain (PC oblige), bodybuildé, tatoué de la tête aux pieds, arborant un air totalement halluciné de toxicomane balançant entre l'extase et la crise de manque... vous aurez une idée approximative de ce à quoi ressemble le groupe sur scène.

Approximative, car un concert d'Oxbow c'est le trip total, tant visuel que musical, c'est un monstre menaçant qui fond sur son public pour le démembrer psychologiquement... Une expérience dont on ne sort pas indemne. Oui, à lire ça fait bidon, mais bon... Faut le voir pour le croire.

Oxbow accompagne donc Isis en tournée (affiche complétée par les japonais de Boris sur certaines dates, mais malheureusement pas ce soir)... et la Loco c'est pas les Instants Chavirés. Ce soir la tornade n'est pas seulement visuelle et auditive : des bâtonnets d'encens se consument sur les retours. Le groupe nous sert un répertoire essentiellement tiré de son dernier effort (The Narcotic Story, sorti sur le label du chanteur d'Isis) agrémenté de quelques titres de ses anciens albums : An Evil Heat donc, mais aussi Serenade In Red et Let Me Be A Woman, sortis chez les frenchies de Ruminance. Le set est excellent, même si la froideur de la Loco ne permet pas au groupe de dégager ce qu'il avait pu dégager lors de leur concert passé à Montreuil, et le public ne s'y trompe pas : impossible de trouver une copie du dernier album en quittant la salle... misère de misère.

Après Oxbow, place à Isis : c'est la troisième fois que je les vois et la seconde sur la scène de la Loco... le groupe est carré, déroule un set d'une propreté et d'une froideur qui contraste avec le groupe d'ouverture. Cette fois, ça ne prend pas : les morceaux du nouvel album, beaucoup plus mélodiques, passent difficilement et me font presque regretter mon attachement forcené à ce groupe... seuls "Oceanic" et "Celestial" accrochent mon attention, pas de "Garden Of Light" (dernier et excellent morceaux du dernier disque) et j'ai mal au dos. Je m'ennuie ferme et je sors déçu, avec l'impression désagréable d'être un connard blasé : "c'était mieux avant". Au dire de certains camarades présents ce soir, le concert était bien meilleur que celui donné à la Maroquinerie l'été passé : j'y étais pas, et du coup, je regrette pas.


Excellent !   18/20
par Ocinatas

Nouvelle résolution!

Essayer de compiler ici-même les différentes chroniques que j'ai pu écrire... c'est ça aussi la nostalgie.